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Et la fausse Clotilde, et le faux Sigismond,
Et les gendarmes faux, galopans sur le mont.
Aurele est éperdu de joye et de merveille ;
Et dans ce doux recit, est charmé par l’oreille ;
Tel que si pantelant, et de suëur moüillé,
Apres un songe horrible il se fut réveillé.
Et soudain à son roy, d’un soin prompt et fidele,
En va faire voler l’admirable nouvelle.
Elle l’asseûre encor du celeste secours,
De la mere de Dieu repetant les discours,
Avec les veritez dans le cristal empraintes,
Qui flatent leurs desirs, et dissipent leurs craintes.
Aurele, à ces propos nageant dans le plaisir,
Si le sage respect n’arrestoit son desir,
Voudroit faire cent fois repeter la parole,
Qui par tant de bon-heur l’asseûre et le console.
Mais de peur qu’on les veille, il quitte avec regret
Les charmantes douceurs de l’entretien secret ;
Et pour dernier advis, la princesse l’exhorte
D’avoir en son dieu seul une esperance forte.
La nuit au doux sommeil invitoit tous les yeux,
Couvrant d’une ombre épaisse et la terre et les cieux.
Gondebaut en son lit, d’une ame inquietée,
Rouloit mille pensers dans sa teste agitée ;
Et voulant du roy franc amuser les desirs,
De ses poumons pressez tiroit de longs soupirs ;