Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/153

Cette page n’a pas encore été corrigée

Puis dicte à chacun d’eux son execrable loy.
Toy, qui dans les esprits sçais répandre l’effroy,
Et troubler le repos des ombres taciturnes,
En monstrant aux mortels des fantosmes nocturnes ;
Va soudain te vestir d’une molle vapeur.
Prens du mort Childeric le visage trompeur.
Va tout pasle et sanglant dire au meurtrier son frere,
Mon sang va me vanger par la force estrangere.
Que de tant de terreur tes propos soient suivis,
Qu’il refuse Clotilde aux flames de Clovis.
Toy, qui sçais attiser l’ardente jalousie,
Verse dans Sigismond ta sombre frenaisie.
Irrite son amour, et dans son sein respans
Le dangereux venin de tes plus noirs serpens.
Qu’en ruse il soit fecond, qu’il trouble, qu’il invente,
Pour renvoyer les francs frustrez de leur attente.
Toy, demon de la fraude, aux intrigues sçavant,
Dicte au fier Gondebaut un accord decevant.
Soufle à ses conseillers tes adroites malices ;
Et de feintes couleurs couvre leurs artifices.
Toy, qui dans les estats où domine la croix,
As si bien sceû broüiller cette unité de trois,
Docte maistre d’erreur, qui de tant d’ames blesmes
As peuplé ce sejour, corrompant leurs baptesmes ;
Puis que les bourguignons de mesme que les gots,
Sont de tes faux docteurs les credules supposts,