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L’un baisse contre l’autre une lance dorée.
Clovis sur l’ennemy rompt la pointe acerée.
Puis du coup le renverse ; et poussant ses beaux faits,
Ouvre d’un mesme cours les escadrons épais.
Les francs suivent sa route ; et par tout l’aigle tombe.
Par tout ils se font jour ; et tout fuit, ou succombe.
Siagre par les siens du danger emporté,
Vers les goths aquitains cherche sa seureté.
Cent villes, de Clovis estendent le domaine :
Et ce coup, au tombeau met la force romaine.
Mais le prince à son gré n’a vaincu qu’à demy.
Il veut que le roy goth livre son ennemy :
Fait partir un heraut ; et superbe luy mande
Qu’il s’arme, s’il est sourd à sa juste demande.
Alaric tremble au bruit du foudre menaçant :
Rend Siagre blessé, captif et languissant.
Le ciel rend de Clovis la vangeance assouvie,
En bornant du romain la langueur et la vie.
Bisin en mesme temps trouve son jour fatal ;
Et la reine succede au royaume natal.
Les rois qui regissoient le marse et le bructere,
Veulent avoir le tongre esclave ou tributaire :
Clovis jaloux du sien, court pour le secourir ;
D’un bras pour tout deffendre, et pour tout conquerir.
Bisine en fait sa guerre, et fiere l’accompagne.
Desja leurs estendarts flotent par la Champagne.