Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/134

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il prend Chartres, Evreux ; dompte la Seine et l’Oise ;
Et va ravir Soissons à la race françoise.
Meroüée et Flambert, las d’un trouble eternel,
Partagent d’un accord le regne paternel :
Et mon pere, en touchant la dextre fraternelle,
Eut la Flandre, et les champs que lave la Moselle.
Lors nos camps furent joints : et contre les romains,
Soudain fondent flamans, francs, tongres, et germains.
Tous les peuples encor que la Gaule fit naistre,
Regardent en suspens qui deviendra leur maistre.
La Neustrie et le Mans se rangent sous nos loix.
Et nous eussions dompté tous les estats gaulois,
Si des freres unis la fin precipitée
N’eut soudain des françois la fortune arrestée.
Flambert devant Soissons par un trait fût esteint.
L’autre, d’un mal aigu mortellement attaint,
Voulant à Childeric asseurer ses provinces,
Traite avec le patrice, et separe les princes ;
Craignant que ses neveux, de leur force abusans,
Ne pûssent de son fils trancher les jeunes ans.
D’Egide par l’accord il obtient un ostage :
Me donne en mesme temps l’Austrasie en partage,
A Ranchaire la Flandre, à Rignimer le Mans :
Nous lie à son empire avec de forts sermens :
Et du prince son fils engage la tutele
A Bisin le tongrois, prince sage et fidele :