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Luy presente ses fils ; et flateuse l’engage
A nous reconquerir nostre juste heritage.
Le franc laisse Agrippine aux flots de ce torrent.
Attila s’en approche, et soudain la surprend.
Dans le rapide cours de l’heur qui l’accompagne,
Il dompte l’Austrasie, et la vaste Champagne ;
Ravage la Neustrie, et les Belgiques bords ;
Et sur la Loire seule allentit ses efforts.
Flambert, qui partagea ses travaux et sa gloire,
Eut part à sa conqueste, ainsi qu’à sa victoire :
Fit qu’au prudent Ausbert le trône fut rendu :
Reconquit en dix mois l’heritage perdu :
Se borna dans sa terre ; et sans plus entreprendre,
Donna ses douces loix à sa fertile Flandre.
Cependant Meroüée, ardent à se vanger,
Animant ses voisins dans le commun danger,
Joignit à ses drapeaux, par des trames soudaines,
Et la force gothique, et les aigles romaines :
Contre ce conquerant marcha d’un brave cœur :
De corps joncha la terre, et vainquit son vainqueur.
Le monarque destruit les Gaules abandonne.
Le romain cherche Rome, et le goth sa Garonne.
Le seul roy des françois reste libre et puissant :
Void par tout sous sa loy le gaulois fléchissant ;
Et dans peu de saisons adjouste à son domaine,
Et tous les bords de l’Oise, et tous ceux de la Seine.