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Que lors que ce grand astre auroit quitté la terre,
Et qu’en l’estat plongé dans une longue guerre,
D’une morne frayeur chacun seroit transy,
Un sang meslé de France et de Montmorancy,
Un bourbon, pour l’essay de sa vertu guerriere,
Raffermiroit soudain la tremblante frontiere,
Et viendroit par son bras, dans les champs de Rocroy,
Faire de corps vaincus un rampart à l’effroy.
Que Thionville acquise à sa prompte vaillance,
Que du fort Philisbourg, de l’antique Mayence,
De Norlingue fameux les orgueilleuses tours,
Suivroient de ce torrent l’épouvantable cours.
Que du puissant Dunkerque il romproit les murailles.
Qu’il compteroit un jour ses ans par ses batailles.
Mais qu’apres les prisons, les soupçons, les dangers,
Les vents l’emporteroient dans les bords estrangers :
Que pour les ennemis sa valeur occupée,
Leur serviroit un temps de bouclier et d’épée.
Ah ! Dit-elle, ô mon sang, invincible guerrier,
Sois plustost de ton roy l’épée et le bouclier ;
Et ne t’arreste pas à de tristes victoires,
Dont tu voudrois un jour esteindre les histoires.
De ce penser lointain alors se réveillant,
Elle apperçoit son nom dans ce cristal brillant.
Elle s’approche, et lit l’agreable promesse
Qu’une niece d’Armand, une illustre duchesse,