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Dans le mur transparent, en suite sont gravées,
Cent cruelles douleurs non encore arrivées,
Qui doivent signaler son amour et sa foy,
Avant qu’il soit rangé sous la chrestienne loy.
Elle lit l’heureux jour, en lettres plus profondes,
Où le ciel, liberal de ses graces fecondes,
Reçoit sous le saint joug des salutaires loix,
Le valeureux monarque, et ses braves françois.
Un doux transport de joye en son ame s’éleve.
Acheve ton ouvrage : oüy, juste ciel, acheve,
Dit-elle en soupirant ; et que mon pur amour
Puisse par cent douleurs acheter ce beau jour.
De son sang, d’un long ordre elle lit les histoires,
Les noms de ses neveux, les vertus, les victoires.
Là sont encore écrits leurs merites cachez ;
Et les justes honneurs par l’envie arrachez.
Tant de noms, tant de faits, le rang de tant de lustres,
Non encore produits, et maintenant illustres,
Jettent dans son esprit un noble estonnement,
Et d’un flateur espoir le frapent doucement.
Enfin ses yeux lassez de voir tant d’avantures,
Et les actes nombreux de cent races futures,
Ebloüys et confus erroient de toutes parts,
Quand elle sent soudain réveiller ses regards
Par le brillant éclat de plus beaux caracteres,
Qui d’un glorieux siecle étalloient les mysteres.