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Sur l’autel de saphir, la puissance adorée
Estoit en forme humaine une flame épurée.
Un triangle brilloit sur son chef lumineux.
Princesse, dit la vierge, adresse icy tes vœux.
Adore avec respect cette bonté suprême.
Tu vois la verité ; c’est elle ; c’est Dieu mesme.
Clotilde se prosterne ; et de sa belle main,
Se rend le ciel propice, en se frapant le sein.
Demande au tout-puissant pardon de ses offenses ;
Et qu’une heureuse fin comble ses esperances.
La vierge la releve, et l’asseure à l’instant
Qu’elle obtient de son fils les graces qu’elle attend :
La meine autour du temple, et donne à ses merites
De voir dans le cristal cent veritez écrites.
Elle void sans enigme, au secours de sa foy,
Les mysteres ouverts de la chrestienne loy.
Elle connoist en Dieu trois distinctes personnes,
Qui sont de nostre espoir la baze à trois colonnes :
Elle void des humains le juste estonnement :
Un dieu, pour prendre chair, laisse le firmament :
Une vierge conçoit : un esprit sert de pere :
Sans tache et sans effort s’éclost tout ce mystere.
Elle void de Jesus la sainte humanité,
Entiere, et qui contient l’entiere deïté ;
Un dieu crucifié pour l’humaine nature ;
Eternel et mortel ; mis dans la sepulture ;