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Les anges, sous son corps saint et majestueux,
S’assemblent à l’envy, prompts et respectueux.
De sa robbe d’azur, mille testes ailées
Portent les riches pans, à bordures perlées.
Et ses pieds glorieux mollement sont placez
Sur des nuages d’or, l’un sur l’autre amassez.
Devant les purs rayons de sa beauté divine,
Le ciel se fend, l’air fuit, et la terre s’incline ;
Et de cent douces voix les chants delicieux
Celebrent la grandeur de la reyne des cieux.
Comme lors que la nuit, de l’or de mille estoiles
Enrichit le fonds brun de ses obscures voiles,
Tombe, ou semble tomber, un des celestes feux,
Qui respand dans sa voye un long trait lumineux.
Des campagnes d’azur l’inconstante courriere,
Et sa troupe brillante, admirent sa carriere :
Et les simples mortels, muets d’estonnement,
Pensent voir à leurs pieds tomber le firmament.
Ainsi descend la vierge où la sainte pasmée
Aux cachots enchantez alloit estre enfermée :
L’enleve à l’art magique ; et quittant les deserts,
Dans un nuage blanc l’emporte par les airs.
Une troupe volante, autour d’elle épanduë,
S’occupe à soustenir la charge suspenduë.
Clotilde, en qui l’abbord de ce chœur glorieux
Avoit fait dissiper le charme injurieux,