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De son espoir frustrée, et que son corps pudique
Plus long-temps soit en proye à l’audace magique.
Desja ce fier payen, d’un courroux rigoureux,
Pense à la r’enfermer dans ses cachots affreux.
Permets que je l’arrache à la force infernale,
Pour noüer l’alliance aux idoles fatale.
En vain, respond Jesus, les hommes criminels
S’efforcent de troubler les ordres eternels.
En vain s’arme l’enfer contre la loy supreme.
Par Clotilde, Clovis joüira du baptesme.
Je veux que le troupeau sous mes loix fléchissant,
Devienne sous son regne et nombreux et puissant.
Je choisis ce monarque, et sa race vaillante,
Pour rendre mon eglise à jamais triomphante.
J’en jure ; et qu’à jamais ses dignes successeurs
La sauveront des fers de tous ses oppresseurs.
Nul orgueil ne croistra que leur bras ne confonde :
Et leur trône verra les derniers jours du monde.
L’olympe alors fremit sous ses divins sermens ;
Et la terre en sentit crouler ses fondemens.
Tous les monts estonnez leurs cimes agiterent :
Le soleil s’arresta : les foudres éclaterent :
Les vents furent émus, et troublerent les mers :
De crainte et de respect trembla tout l’univers.
La vierge part du ciel, seûre de sa puissance :
D’un insensible vol vers la lune s’avance.