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Allez, Aurele : allez, Genobalde et Lisois,
Voir dans le camp des francs, dans celuy des gaulois,
Où sont les vases d’or que Remy me demande.
Dites que ma justice ordonne qu’on les rende :
Qu’elle est prompte et severe ; et sçaura bien punir
Qui d’un avare cœur voudroit les retenir.
Les chefs sement l’arrest par des voix éclatantes :
Puis se rendent au camp, et visitent les tentes.
Remy les accompagne ; et guidé de l’esprit
Qu’à ses apostres saints envoya Jesus-Christ,
Monstre le lieu secret, où la prise est cachée.
Chacun dans la recherche a la veuë attachée.
Le guerrier est present, coupable du forfait,
Sans dire et sans nier le crime qu’il a fait.
Dé-ja paroist un vase ; et le voleur est blesme.
L’or brille ; et le larcin éclate par luy-mesme.
Le gendarme est surpris, orgueilleux et mutin,
Voyant de son pouvoir arracher son butin :
Et dans son noir dépit, de sa hache luisante,
Fait tomber sur un vase une attainte pesante.
Il tasche, en se plaignant de la severe loy,
A soulever le camp contre l’ordre du roy.
Une émeute s’allume au milieu de l’armée,
Qui par les sages chefs à l’instant est calmée.
Au trône de Clovis le coupable est traisné :
Par sa juste sentence est soudain condamné ;