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Par eux deux vases d’or furent pris dans nos temples.
Je sçay que de tels faits ton camp n’a point d’exemples :
Que la plainte suffit, avec la verité,
Pour voir de prompts effets de ta juste bonté.
Fay rendre ces vaisseaux, que pour leur privilege
Respecte toute main qui n’est pas sacrilege.
C’est la grace, ô Clovis, dont tu peux m’obliger ;
Mais aussi dans tes maux je te viens soulager.
Je sçay tous les malheurs de ta pudique flame :
Je sçay tous les ennuis qui regnent en ton ame :
Et tu seras sujet aux ruses des enfers,
Jusqu’au jour que ton cœur sortira de leurs fers.
Mais sçache qu’à tes vœux ta Clotilde est fidelle.
Tu recevras bien-tost cette douce nouvelle.
Fay tenter Gondebaut d’un langage pressant.
Il doit craindre le bras d’un prince si puissant.
Que ton ame, ô grand roy, s’appaise et se console :
Et sois seur que l’effet doit suivre ma parole.
Je n’ay peû que du ciel apprendre ton amour ;
Et le ciel à tes feux promet un heureux jour.
Sur le pontife saint l’œil du prince s’attache,
Honorant son esprit de qui rien ne se cache.
J’admire, luy dit-il, le suprême pouvoir
De ton dieu qui sçait tout, et te fait tout sçavoir.
Je ne veux pas souffrir que des mains temeraires
Gardent un seul vaisseau qui serve à ses mysteres.