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Et le vaillant Lisois, son amy vertueux.
Chacun d’eux à l’envy dresse un train somptueux,
Pour porter dans Vienne une superbe marque
Du rang et des grandeurs de leur puissant monarque.
Tandis que de leur pompe on prepare l’éclat,
De l’eglise de Reims le noble et saint prelat,
En un grave equipage arrive dans la ville,
Remy, le digne fils du sage comte Emile ;
Dont le regard respand une vive splendeur ;
Et dont la sainteté seme une douce odeur ;
Puissant en eloquence, et celebre en miracles ;
Et de qui les conseils semblent autant d’oracles.
Il s’addresse à Clovis, et luy baise la main.
Le grand prince l’embrasse ; et d’un visage humain,
Que suit en mesme temps un genereux langage,
Demande quel besoin a causé son voyage :
Et dé-ja luy promet, par sa douce bonté,
Aux gaulois comme aux siens une égale équité.
Je te demande un bien, et t’en apporte un autre ;
Dit celuy qui des francs devoit estre l’apostre.
Puisque la vertu regne avec un si grand roy,
Dieu dans sa providence, a fait un choix de toy.
Ne souffre aucun forfait : repare toute injure ;
Et des graces du ciel dés l’heure je t’assure.
Alors que tes guerriers vers la Meuse marchans,
Des plaines de Soissons passerent par nos champs,