Page:Desmarest - La photographie, 1896.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
LA PHOTOGRAPHIE.

Et que de peines pour changer les plaques dans ces conditions, ayant une vieille caisse pour table et pas d’espace pour remuer !

Mieux vaut donc emporter avec soi une série de châssis suffisants pour toute une journée et ne changer ces plaques qu’à la nuit, dans sa chambre.

Nous nous souvenons qu’un jour, dans une localité cependant assez bien servie sous le rapport d’hôtelleries, nous fûmes contraint, à changer quatre fois en un jour les plaques de notre unique châssis. Et cela dans une sorte de soupente d’escalier, dans un endroit sans air où il fallait nous tenir courbé pendant toute la durée de l’opération et en ayant notre lanterne et nos plaques sur une chaise branlante…

Pour comble de mésaventure, la porte du réduit, fendue en plusieurs endroits, laissait filtrer des rayons très nets de lumière blanche dont il fallait préserver les plaques… Ajoutez à cela l’encombrement du réduit par des balais, des plumeaux, etc…

Avis donc aux touristes : Emportez des châssis en nombre suffisant. De plus, ce système aura peut-être l’avantage, dans bien des circonstances, d’éviter l’emploi de la lanterne de voyage, le nombre des plaques sous châssis pouvant suffire à plusieurs jours d’excursion.

Il va de soi que toutes les opérations de développement ne doivent s’opérer qu’au retour, dans le laboratoire et avec tout le soin que nécessite ce genre de travail. (Voir chap. V.)

Si l’on serre bien ses plaques, elles peuvent se conserver des années avant d’être développées ; cette facilité de conserver les plaques au gélatino-bromure d’argent est très utile à la plupart des explorateurs qui ne pourraient guère s’embarrasser d’un laboratoire portatif dans leurs expéditions lointaines.

Nous connaissons bien quelques amateurs intrépides qui développent leurs clichés en voyage, mais nous ne saurions conseiller de les imiter.