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vous citer les paroles de lord Grey, ancien Gouverneur-Général du Canada, de vous rappeler l’adhésion de feu Sir Alphonse Pelletier, alors Lieutenant-Gouverneur de la province de Québec, qui est venu s’inscrire comme sociétaire de La Caisse Populaire de Lévis. Voilà pour les autorités civiles. Voyons maintenant ce qu’en pensent les autorités religieuses. Je pourrais faire passer sous vos yeux les approbations et les éloges de bon nombre d’évêques et d’une foule de prêtres. Je me contenterai toutefois de vous citer quelques courts extraits de deux lettres de Mgr l’Archevêque de Québec, qui n’est pas inconnu des Canadiens Français d’Ontario.

Le 10 novembre 1910, Sa Grandeur Mgr L.-N. Bégin écrivait ceci :

« Les maux auxquels ces Caisses Populaires sont appelées à remédier existent depuis longtemps et s’accroîtront encore si l’on ne s’empresse d’y apporter remède… Bien souvent, au cours de mes visites pastorales je me suis élevé fortement contre ce gaspillage insensé et coupable que causent l’intempérance, le luxe et les frivolités de toute espèce, contre cette imprévoyance de certains jeunes gens qui gagnent de forts salaires, mais qui néanmoins dépensent tout sans compter, contractent des dettes partout, font des emprunts à courte échéance, et ne songent pas à économiser pour s’établir et fonder un foyer, pour se prémunir contre les misères possibles de la maladie ou du chômage. Que de fois je me suis demandé, depuis 22 ans que je suis évêque, quel serait le moyen le plus efficace pour enrayer autant que possible cette prodigalité qui engendre tant de ruines matérielles et morales.

« Depuis quelques années, un apôtre infatigable et vraiment désintéressé des œuvres économiques, M. Alphonse Desjardins, après de longues études et une juste adaptation des Caisses Populaires de l’Europe à nos conditions de vie au Canada, a pu résoudre ce problème en créant dans un grand nombre de nos paroisses des Caisses Populaires qui ont déjà fait grand bien et qui sont comme autant de réservoirs où s’agglomèrent et fructifient les économies de nos travailleurs, de notre peuple en général. Ces Caisses offrent plusieurs grands avantages, entre autres d’accoutumer nos jeunes gens à l’économie, de les soustraire aux dangers de l’intempérance et du luxe et de leur fournir, en cas de besoin de crédit, l’argent nécessaire pour payer une dette, acheter une maison, se procurer des instruments aratoires, etc.