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I

LE FOYER NOUVEAU.


J ADIS, dans une échancrure de la forêt d’Hébertville, le logis du colon François Gaudreau s’élevait rustique et solitaire, tout de bois rond solide.

Solitaire, combien ! Deux points de l’horizon, l’ouest et le nord, obstrués d’épinettes, de trembles, de bouleaux : fouillis sombre, piqué de blancheurs, désert et sans fin. Mais du côté des soleils levants, un petit sentier serpente, parmi les souches d’un premier abatis, sous la futaie haute, dans l’ombre et le silence, vers cette clairière qui débouche à des cultures neuves…

Et cette maisonnette ? cette fumée vers le soleil ou les étoiles ?… Ces jappements d’un roquet ? Ce cri d’enfant ? C’est la vie, la famille, l’oasis… le premier voisin.

On n’y vient pas tous les jours.

Là, d’un cran de roche grise, on aperçoit le village par les temps clairs.