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employé tant par l’inventeur et ses successeurs, que par les différens chimistes qui se sont occupés de ce médicament. Il dit que le célèbre Klaproth fut le premier qui, guidé par une saine chimie, publia en 1782 un procédé plus simple et plus expéditif (d’après Bestuchef, il fallait six mois). Hermbstads donna également en 1784 une méthode encore plus simple. Mais le chimiste qui a donné les meilleurs renseignemens sur cette préparation est le célèbre Trommsdorff, dans son Journal de Pharmacie, 1803.

D’après ce chimiste, il importe, pour que cette teinture réussisse, 1o que l’éther soit pur et non mélangé d’alcohol ; 2o que l’acide muriatique soit aussi concentré, et le fer autant oxidé que possible. Le muriate de fer vert ou oxidulé ne peut servir à l’opération ; mais si on expose les cristaux à l’action de l’air atmosphérique, ou si on les chauffe à l’air, ils se convertissent alors en muriate de fer rouge ou oxidé, qui se sépare par le deliquium du fer oxidulé : il se dépose, dans ce cas, une portion d’oxide qui ne peut être tenue en dissolution par l’acide muriatique, parce que ce dernier peut beaucoup plus dissoudre d’oxidule que d’oxide.

Le muriate de fer oxidé soluble dans l’alcohol et l’éther est le seul dont on puisse faire usage pour cette teinture. On peut pour cela se servir du résidu de la décomposition, du muriate d’ammoniaque par le fer ; mais on réussit beaucoup plus promptement en faisant dissoudre l’oxide de fer dans l’acide muriatique. On oxide le fer complètement en faisant dissoudre une partie de limaille de fer dans quatre parties d’acide nitrique ordinaire. On obtient alors un fluide assez épais, d’un rouge foncé, qui, évaporé à siccité, laisse le fer complètement oxidé. On verse sur ce dernier quatre parties de bon acide muriatique ; on fait dissoudre à l’aide de la chaleur, et l’on fait évaporer dans une capsule jusqu’en consistance de sirop épais ; on expose ensuite dans une cave, et le fluide décanté de l’oxide qu’il surnage est