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nomme en chinois vin de miel, est fait avec un ferment de miel et moitié d’eau ; le second étoit nommé par mon hôte pheng-ya-sse ; il est fait avec les feuilles d’un arbre qu’on nomme pheng-ya-sse ; le troisième est fait avec du riz, ou avec des restes de riz cuit ; on le nomme pao-leng-kio, car pao-ling-kio signifie riz ; le dernier est le vin de sucre cristallisé[1], qui est fait avec du sucre ; il y entre aussi de l’eau de rivière. Il y a encore le vin d’armoise, car la feuille d’une espèce d’armoise qui croît au bord des eaux fournit un suc qui est propre à fermenter.

Des assaisonnemens.


L’eau-de-vie n’est nullement défendue en ce pays. On en tire de Tchin-phou, de Pa-kian, et autres lieux sur le bord de la mer, où on la distille. On trouve dans les montagnes une pierre dont la saveur est plus forte que le sel ; on peut la polir et en faire des vases. Les habitans ne savent pas préparer le vinaigre ; quand ils veulent donner un goût acide à une sauce, ils se servent d’une feuille de l’arbre hian-phing ; si l’arbre a déjà poussé des gousses, ils s’en servent ainsi que des graines, quand l’arbre en porte. Ils ne font pas non plus de soya, parce qu’ils n’ont pas de dolichos ni de blé. Ils ne savent

  1. Thang kian tsieou.