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seaux aquatiques[1] ; il est assez difficile de se les procurer, à cause de l’épaisseur des forêts. Dans les bois où il y a des lacs qui renferment du poisson, les oiseaux sortent des bois pour en attraper ; les gens du pays se couvrent le corps de feuilles d’arbres, et s’asseyent au bord de l’eau, et ayant à côté d’eux une femelle dans une cage pour les attirer ; ils tiennent à la main un petit filet ; et, quand les oiseaux s’approchent, ils les y enveloppent. Il y a des jours où ils prennent de trois à cinq oiseaux ; d’autres fois le jour entier s’écoule sans qu’ils en prennent un seul.

Quant à l’ivoire, on le recueille dans les montagnes et dans les déserts. Chaque éléphant mort fournit deux dents ; une ancienne opinion veut que l’animal en change chaque année ; c’est une er-


    Depuis que j’ai rédigé cette traduction, j’ai eu l’occasion de voir en nature les fruits du ta-foung-tseu : ils ont beaucoup de ressemblance avec ceux de ce palmier originaire de Guinée, qu’Aublet a décrit sous le nom d'Avoira, (Hist. des Pl. de la Guiane, Suppl., p. 97), et dont on tire l’huile de palmier, et le Thio-thio ou beurre de Galaham.

  1. On les nomme thsouï et feï, en mantchou oulgiyan-tchetsike, et khaïloun-tchetsike. On fait des ornemens avec leurs plumes ; le premier est aussi petit qu’une hirondelle ; il a le plumage d’un bleu noirâtre, et les ailes d’un beau bleu, avec des taches de diverses couleurs ; il vole au-dessus des eaux pour attraper le poisson. Le feï est de la grosseur d’une tourterelle ; son plumage est violet et rougeâtre ; ses ailes sont tachetées de bleu clair ; il n’a pas de couleurs vives.