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Les bœufs sauvages se réunissent en ces endroits, et forment des troupes de plusieurs milliers. Il y a aussi des forêts de bambous qui s’étendent à plusieurs centaines de li ; entre les bambous, croissent des rejetons épineux qui sont extrêmement amers. Des quatre côtés, le pays est borné par de hautes montagnes.

Des productions des montagnes.


Il y a dans les montagnes beaucoup d’espèces d’arbres particuliers. Dans les lieux où il n’y a pas d’arbres, on voit beaucoup de rhinocéros et d’éléphans qui vivent en troupes. On trouve des oiseaux rares et des animaux singuliers dont on ne peut estimer le nombre. Parmi les marchandises fines on remarque le duvet d’oie, l’ivoire, la corne de rhinocéros, la cire jaune ; au nombre des communes est le kiang-tchin[1], le cardamome, le jaune de gingembre, le tseu-keng[2], l’huile de palmier[3], et le duvet de certains oi-

  1. Sorte de parfum qui naît dans toutes les montagnes des mers du midi, selon le Catalogue des parfums de Houng-thsou. Voyez la note plus bas.
  2. Voyez la note plus bas.
  3. Dans le texte, l’huile de ta-foung-tseu : c’est un grand arbre qui croît dans les contrées méridionales ; les fruits ressemblent au coco, ils sont arrondis, et, au milieu, il y a plusieurs dizaines de noyaux de la grosseur d’une truffe, remplis d’une amande blanche qui jaunit en vieillissant ; l’huile qu’on en tire est employée en médecine. Voilà ce qu’on lit sur le ta-foung-tseu dans le traité des parfums, de l’Encyclopédie japonaise.