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Quand ils sont montés aux latrines, ils entrent dans l’eau pour se purifier ; dans ces occasions, ils ne font usage que de la main gauche, réservant la droite pour prendre leurs mets. Quand ils voient un Chinois monter aux latrines et se servir de papier qu’il jette ensuite, ils se moquent de lui, et ne veulent pas même le laisser entrer chez eux[1]. Il y a jusqu’à des femmes qui se tiennent debout en urinant ; c’est assurément une chose très-ridicule[2].

Des montagnes et des rivières.


En entrant du côté de Tchin-phou, on trouve de grandes plaines couvertes de forêts épaisses et ténébreuses. Le grand fleuve divisé en plusieurs bras larges, et qui s’étendent de tous côtés à plusieurs centaines de li ; de vieux arbres, des plantes grimpantes, des broussailles forment des bois épais, sombres et impénétrables, où l’on n’entend que les cris des oiseaux et des quadrupèdes[3]. Parvenu à la moitié de ces bras du fleuve, on commence à voir des clairières, mais pas un pouce de terrain cultivé ; de grands arbres, du millet sauvage, quelques joncs, et voilà tout.

  1. Comparez les voyageurs arabes de l’abbé Renaudot, anciennes Relations, etc., p. 17 et 44.
  2. Id. p. 96.
  3. Voyez les Relatione delle Missioni de’ Vesoovi, etc., part. 3, p. 95.