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mais on ignore l’usage d’ensevelir les corps, et l’on n’enterre que les os.

De la culture des terres.


Le plus souvent on fait trois et quatre récoltes dans une année ; car le temps est dans les quatre saisons, comme chez nous, à la cinquième ou sixième lune[1]. On ne connoît ni la gelée blanche ni la neige. Dans ce pays, il y a de la pluie pendant la moitié l’année ; et, pendant l’autre moitié, il n’y en a pas du tout. Depuis la quatrième lune jusqu’à la neuvième[2], il pleut tous les jours. Après le solstice d’été, il tombe tant de pluie, que tous les fleuves débordent, et que les eaux s’élèvent jusqu’à sept ou huit tchang[3], et recouvrent la cime des plus grands arbres ; tous les habitans des bords des rivières se retirent dans les montagnes[4] ; ensuite, depuis la dixième lune jusqu’à la troisième[5], la pluie cesse absolument, les fleuves permettent à peine le passage aux plus petites barques, et les endroits les plus profonds

  1. Les mois de juin et de juillet.
  2. Depuis mai jusqu’en octobre.
  3. Un tchang vaut 3,05 m. ; 8 tchang valent donc environ 24,40 m.
  4. Comparez la lettre du P. Emmanuel Carvali, dans les Epistolæ recentiores de rebus japonicis, etc., p. 792, et les Relatione delle Missioni, p. 95.
  5. Depuis novembre jusqu’en avril.