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Des morts.


Quand un homme est mort, on ne l’enferme pas dans une bière, mais on l’enveloppe dans une natte de roseaux recouverte de toile ; quand on sort pour le convoi, on porte, devant et derrière, des bannières, et on l’accompagne avec des tambours et des instrumens de musique ; on sème tout le long du chemin du riz grillé, et l’on arrive ainsi loin des endroits cultivés, dans un lieu où il n’y a aucun habitant ; on y laisse le corps, pour attendre que les oiseaux de proie, les chiens ou d’autres animaux viennent le dévorer. Quand le cadavre a été promptement dévoré, ils disent que le père et la mère du mort sont heureux, et que le ciel récompense leurs bonnes actions ; s’il n’est point dévoré ou s’il ne l’est qu’imparfaitement, ils disent que son père et sa mère ont péché. Il y a encore à présent quelques habitans qui brûlent leurs morts ; ce sont tous des descendans d’émigrés chinois.

Quand un père ou une mère viennent à mourir, on ne leur rend pas d’honneurs funèbres ; un fils se rase les cheveux, une fille en coupe aux deux côtés des joues de la grandeur d’un denier, et voilà toute leur piété filiale[1].

Il y a une sépulture avec une tour pour les rois ;

  1. Amiot a encore très-mal entendu ce passage. Voyez les Mém. chin., tom. XIV, p. 114.