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Dieu. Telle est la manière de raisonner des gens de ce pays.

Des maladies et de la lèpre en particulier.


Parmi les habitans de ce royaume, il y a communément beaucoup de malades ; cela vient de ce qu’ils sont toujours dans l’humidité ou dans l’eau, et de ce qu’ils se baignent trop souvent la tête dans les rivières ; souvent ces maladies se guérissent d’elles-mêmes. Mais il y a surtout beaucoup de lépreux sur les grandes routes ; et, quoique des hommes sains couchent et mangent avec eux, ils ne contractent pas leur mal ; on dit que c’est le climat du pays qui est la cause de cette maladie. Il y a eu un roi qui en a été affligé ; ses sujets ne s’en sont pas effrayés. Selon mon opinion, cette maladie est ordinairement produite par le libertinage et l’abus des bains. J’ai appris qu’après s’être livrés aux excès de la débauche, les gens de ce pays entrent dans le bain. De dix malades attaqués de dyssenterie, il en meurt huit ou neuf.

On trouve dans les marchés des remèdes qui ne ressemblent en rien à ceux de la Chine ; je ne sais avec quoi ils sont préparés. Il y a aussi des espèces d’enchanteurs qui se mêlent de guérir les malades, et dont les procédés sont extrêmement ridicules.