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Des procès.


Il y a chez ce peuple beaucoup de procès, quoique sur des sujets de peu d’importance. J’ai entendu dire qu’autrefois le roi ne faisoit pas usage de la bastonnade, mais qu’il condamnoit seulement à des amendes pécuniaires, et que, dans le cas de désobéissance ou de révolte, il ne faisoit pas enchaîner et décapiter les criminels ; seulement, on creusoit la terre au dehors de la porte occidentale de la ville, on faisoit une fosse, et on y plaçoit le criminel, après quoi on recouvroit son corps de terre et d’une forte maçonnerie. Ceux qui étoient moins coupables étoient punis par l’amputation des mains, des pieds ou des doigts, quelquefois du nez ; il n’y a que les adultères et les receleurs contre lesquels la loi ne décernoit pas de punitions. Le mari d’une femme adultère, qui avoit connoissance de son crime, étoit en droit de faire souffrir au séducteur une sorte de question qui se donne avec deux morceaux de bois dans lesquels on serre les pieds de manière à causer une douleur intolérable, et d’exiger l’abandon de tout son bien, après quoi il pouvoit s’en aller sain et sauf. Les escrocs et imposteurs étoient quelquefois mis à mort à la porte de la ville, et traînés ensuite avec une corde pour être exposés hors de la ville, dans quelque endroit inhabité ; il n’y avoit alors