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dresse chaque nuit trois ou quatre, et même cinq ou six, et l’on allume au sommet de ces mâts des feux d’artifice qui sont aperçus par les habitans des cantons et des villes voisines. Le soir, on invite le roi à sortir pour voir allumer les feux : on les voit de plus de dix lieues. Les pièces d’artifice sont de la grosseur d’un canon, et le bruit de la décharge fait trembler toute la ville. Ensuite les officiers de la ville, les personnes d’un rang distingué allument de grands cierges. La quantité d’arèque qui se consomme alors est très-considérable. Le roi invite aussi les grands à assister à la fête, qui dure la moitié du mois. Il y a de même une fête dans chaque mois ; à la quatrième lune, le jeu du mail ; à la neuvième lune, l’assemblée de la chasse : on vient de différentes parties du royaume dans la ville, et on s’assemble devant le palais. À la cinquième lune se fait l’assemblée de l’eau de Bouddha. On conduit dans toutes les parties du royaume les différentes images de Bouddha pour les laver en même temps que le roi se baigne solennellement. On vient à cette fête par terre et en bateaux. Le roi monte dans un pavillon pour assister à la cérémonie. À la septième lune, on brûle la paille des champs : à ce temps de l’année, la paille nouvelle est déjà mûre. On se rend hors de la porte du midi, et on y met le feu en l’honneur de Bouddha. Les femmes n’y vont pas en grand nombre, et le roi n’y assiste pas. À la huitième