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pays, qui, n’ayant pas de femme, en prit une sans s’embarrasser de ce qu’elle appartenoit à cette classe d’individus. Son hôte l’ayant appris, ne voulut pas le lendemain s’asseoir près de lui, parce qu’il avoit eu commerce avec une femme sauvage. Si une femme devient grosse par un commerce avec un étranger, le maître ne daigne lui demander aucune explication, car c’est une chose au-dessous de lui ; mais il profite de cette circonstance, qui lui procure un esclave de plus. Si quelqu’un d’eux s’échappe et qu’on le reprenne, on le marque au visage avec du bleu, ou bien on lui passe un anneau de fer au cou pour le retenir ; il y en a aussi qui ont de ces anneaux au bras ou à la cuisse.

De la langue.


La langue de ce pays est composée de mots et de syllabes qui lui sont propres ; et, malgré la proximité, les Cochinchinois et les Siamois ne la comprennent pas[1]. Voici quelques échantillons de ce langage.

  1. Ce n’est pas ce que dit le P. Alexandre de Rhodes, dans la préface de son Dictionarium Annamiticum ; il assure, au contraire, que la langue annamitique est entendue non seulement dans les deux royaumes de Tonquin et de Cochinchine, mais dans celui de Kao-bang, et dans les autres pays voisins, tels que Ciampa, Camboge, Lao et Siam.