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Chaque année, à l’époque qui répond à la quatrième lune de la Chine, l’officier du lieu fait publier le jour qui a été choisi pour le tchin-than, et avertit ceux qui ont des filles à marier de venir d’avance lui déclarer leur intention. L’officier leur donne un grand cierge, sur lequel on fait une marque ou une tache ; et le temps de la nuit qui s’écoule jusqu’à ce que la flamme du cierge ait atteint la marque, est le temps fixé pour le tchin-than. Un mois, quinze jours, ou dix jours avant l’époque, le père et la mère choisissent un prêtre de Fo ou un tao-sse, suivant le monastère qui se trouve dans le lieu où ils habitent. Il y en a aussi quelques-uns auxquels on a recours de préférence dans des occasions semblables. Les maisons riches sont ordinairement préférées, et les pauvres n’ont pas le choix. Une maison riche fait en ce cas des présens de vin, de riz, de toile, d’arèque, de vases d’argent, et autres choses qu’on peut évaluer à une centaine de charges, deux ou trois onces d’argent de Chine. Les moindres présens vont à trente ou quarante, ou du moins dix à vingt charges, selon la richesse ou la pauvreté de la maison. La difficulté de se procurer les présens nécessaires est la cause qui fait que les filles pauvres attendent quelquefois jusqu’à leur onzième année. Il y a des gens qui donnent aux filles pauvres de l’argent pour le tchin-than, et cela est regardé comme une bonne œuvre ; car, dans une