Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais. Une fois, j’ai été admis dans l’intérieur du palais, en présence du roi du pays. Il sortit de son appartement avec la reine ; et, quand il s’assit, sa première femme se plaça au milieu de la fenêtre d’or ; les autres femmes se rangèrent, des deux côtés, au bas des fenêtres des galeries, pour me regarder. Quand un particulier a de belles filles, on les fait entrer dans le palais ; celles d’entre elles qui vont et viennent sont employées au service ; elles sont appelées Tchin-kia-lan, et leur nombre n’est pas moindre d’un à deux mille, il y en a parmi elles qui ont leurs maris, et qui habitent confondues avec les autres personnes de la ville ; elles ne se distinguent que parce qu’elles se rasent les cheveux aux deux côtés des joues, et se peignent avec du cinabre les joues ainsi que les tempes ; c’est là le signe distinctif des Tchin-kia-lan. Il n’y a que ces femmes qui aient le droit d’entrer dans le palais ; les autres n’y sont pas admises. Devant et derrière le palais, il y a sans cesse des femmes qui se tiennent sur les avenues, les cheveux noués simplement, sans aiguille de tête et sans peigne, ni aucun autre ornement ; elles ont seulement au bras un bracelet d’or, des anneaux d’or aux doigts, comme en ont les Tchin-kia-lan et toutes les femmes du palais en général.

Les hommes et les femmes s’oignent le corps avec différens parfums, composés avec du santal, du musc, etc. On honore Bouddha dans toutes les