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leurs proches. Les lettres s’écrivent sur de la peau de cerf ou d’autres animaux, teinte en noir, et vernie, et sur laquelle on fait de petits traits.

Les arbres ne se dépouillent jamais de leurs feuilles. La dixième lune est chez eux le commencement de l’année. Ils intercalent la neuvième lune. La nuit se partage en quatre veilles. Il y a des hommes habiles dans l’astronomie, lesquels savent supputer les jours et les mois, et calculer les éclipses. Dans ce pays, on nomme un homme lettré pan-ki ; un prêtre de Fo, tchou-kou ; un tao-sse, pa-sse. Les pan-ki n’étudient point les livres. Ceux d’entre eux qui occupent des places ont le titre de hoa-kouan. Auparavant, ils portent suspendue au col une pièce de soie blanche pour se distinguer. Ils honorent la couleur blanche à cause de cet ancien usage.

Les bonzes de la religion de Bouddha mangent du poisson et de la chair ; pour honorer Fo, ils se bornent à ne pas boire de vin.

Les habitans de ce pays le nomment Kan-phou-tchi[1]. Ce nom a été ensuite altéré et changé en

  1. On voit là l’origine du nom de Camboge ou Cambodia que les Européens ont adopté. Suivant le père Alexandre de Rhodes, les Annamites nomment Kao-mien le Camboge proprement dit, et donnent à la partie de ce pays que nous nommons Ciampa, les noms de Mloï, Tri-tri et Tchiem-thanh.