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un Chinois, on le punit de mort ; si un Chinois tue un homme du pays, il peut se racheter avec de l’or ; s’il n’en a point, on vend sa personne pour racheter son crime.

La deuxième année young-lo (1404), il vint un tribut du Tchin-la. Le roi, nommé, selon l’histoire des peuples étrangers, Thsan-Lieï-Pho-pi-ya, envoya un ambassadeur avec un tribut. On avoit averti le roi de Tchin-la que trois soldats chinois avaient déserté sur ses terres, et on avoit demandé qu’il les fît chercher. Le roi n’ayant pu les trouver envoya en échange trois de ses sujets. Quand l’envoyé qui les amenoit fut parvenu devant l’empereur, celui-ci lui dit : « Des Chinois se sont sauvés chez vous : vous ne sauriez être responsables de leur faute ; les langues des deux pays sont différentes ; les mœurs et les coutumes ne sont point semblables ; quelle utilité pourrions-nous retirer de ces hommes ? » Et il ordonna que l’envoyé reçût en présent des habits de cérémonie, et qu’il pût s’en retourner dans son pays.

L’histoire de Kouang-toung ajoute à ces détails que les envoyés du roi de Tchin-la, Naï-chi et neuf autres apportèrent un tribut, et reçurent en récompense des billets ou assignats, et des étoffes. La requête qu’ils présentèrent portoit que, les recherches ayant été vaines pour arrêter les trois militaires chinois qui avoient déserté, on livroit en échange trois hommes du pays. L’empereur