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leurs maisons, en évitant la présence des parens auxquels ils doivent du respect. Ils ont cinq mille éléphans de guerre. Les meilleurs sont nourris avec de la viande. Ils sont toujours en commerce avec le Thsan-pan et le Piao : ils ont de fréquentes guerres avec ceux de Hoani et de Kan-tho-youan.

Depuis les années wou-te jusqu’aux années ching-li[1], ils sont venus quatre fois payer le tribut.

D’autres mémoires fournissent à peu près les mêmes détails. Suivant ces mémoires, le pays de Tchin-la est au midi, à 500 li de Houan-tcheou. L’usage est, dans ce pays, que quand on reçoit un hôte on prépare de l’arèque, du camphre et d’autres parfums dont on fait un présent qui tient lieu de régal. Les débauches ont lieu en particulier, dans l’intérieur des maisons, où chacun boit avec sa femme. Si l’on se trouve vis-à-vis d’un supérieur, on se retourne (par respect). Les époux ne permettent pas qu’on les voie ensemble au lit. C’est un usage assez semblable à celui de la Chine. Les habitans ne portent point de vêtement ; et, quand ils voient un homme habillé, ils se moquent de lui. Il ne font usage ni de sel ni de fer, et ils tuent les oiseaux et les autres animaux avec des arbalètes faites de bambou.

  1. Depuis 627 jusqu’en 698.