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de la porte occidentale de la ville, des sacrifices avec des cochons, des bœufs ou des agneaux de couleur blanche. Si on ne le faisoit ainsi, les grains ne viendroient pas à maturité, les animaux domestiques mourroient, et une multitude d’hommes succomberoient aux épidémies.

En approchant de la capitale, on trouve une montagne nommée Ling-kia-po-pho. Il y a sur le sommet un temple qui est toujours gardé par cinq mille hommes de troupes. À l’est de la ville est un autre temple de l’esprit nommé Pho-to-li, auquel on sacrifie des hommes. Chaque année le roi va dans ce temple faire lui-même un sacrifice humain pendant la nuit. Le temple est aussi gardé par mille soldats. C’est ainsi qu’ils honorent les esprits. Il y a beaucoup de gens qui suivent la loi de Bouddha, et aussi beaucoup d’autres qui croient à la loi des Tao-sse. Les Bouddhistes et les Tao-sse dressent des images dans les maisons où s’arrêtent les voyageurs[1].

La treizième année taï-nieï (617), les gens de ce pays envoyèrent un tribut et des ambassadeurs. Yang-ti combla ces derniers d’honneurs ; mais néanmoins le commerce fut ensuite interrompu.

  1. Il est plus vraisemblable que là, comme à la Chine, les voyageurs s’arrêtent dans les édifices consacrés au culte.