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comme s’il n’avait pas reçu de dot. Autrement le bien rentre au trésor public.

Les funérailles se font de cette manière : les enfans de l’un et de l’autre sexe passent sept jours sans manger ni raser leurs cheveux, et poussent de grands cris. La parenté s’assemble avec les prêtres de Fo, les prêtresses ou les bonzes de Tao, et reconduisent le mort en chantant et en jouant des instrumens de musique. On brûle le corps sur un bûcher fait de toutes sortes de bois aromatiques, et on conserve les cendres dans une urne d’or ou d’argent. Quand l’urne est remplie, on la porte au milieu d’une grande rivière. Les pauvres se servent d’une urne de terre cuite peinte de différentes couleurs. Souvent ils ne brûlent pas le corps, mais ils le portent au milieu des montagnes, et laissent aux bêtes sauvages le soin de le dévorer.

Au nord de ce royaume, il y a beaucoup de montagnes entrecoupées par des vallées. Vers le midi, il y a de grands marécages ; et, comme le climat est si chaud que jamais on ne voit ni neige ni gelée blanche, il y a beaucoup d’exhalaisons pestilentielles et d’insectes venimeux. La terre, en revanche, produit du riz, du seigle, un peu de mil et de gros millet. Les fruits et les herbes potagères sont les mêmes que ceux du Ji-nan et de Kieou-tchin. Parmi ceux qui diffèrent, on remarque le pho-na-so, arbre qui ne porte pas