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tenant leurs mains croisées sur leurs épaules. Ils vont ensuite s’asseoir en cercle autour du roi, pour délibérer sur les affaires du royaume. Quand la séance est finie, ils s’agenouillent de nouveau, se prosternent et s’en vont. Devant la porte de la salle où est le trône, il y a mille gardes revêtus de cuirasses, et armés de lances.

Ce pays a d’étroites alliances avec les deux royaumes de Thsan-pan[1] et de Tchu-kiang. Il a de fréquentes guerres avec ceux de Ling-ye et de Tho-youan. L’usage des habitans est de toujours marcher armés et cuirassés, comme s’ils étoient en guerre. De là vient qu’ils font souvent usage de leurs armes.

Quand le roi vient à mourir, la reine, sa femme légitime, ne lui succède pas. Le jour où un nouveau roi monte sur le trône, on mutile tous ses frères. À l’un on ôte un doigt, à l’autre on coupe le nez. On pourvoit ensuite à leur subsistance, chacun dans un endroit séparé, sans leur permettre d’exercer aucune charge.

Les hommes sont d’une petite stature, et ont le teint de couleur noire ; mais il y a des femmes qui sont blanches. Les habitans nouent leurs che-

  1. Ce pays, situé au nord-ouest du Wen-tan, dépendoit du Tchin-la, vers 625, lorsqu’il en vint une ambassade avec celle du pays de Tao-ming. Thsan-pan pourroit être Ciampa.