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d’une épée ; les grands et les autres assistans joignent leurs mains et frappent la terre du front ; le bruit des conques cesse ; alors ils se relèvent, et, dès que le prince est assis, ils s’assèyent pareillement sur des peaux de lion qui sont une grande rareté dans le pays. Quand le conseil est fini, le roi se retourne, les deux femmes laissent tomber les rideaux, chacun se lève et s’en va. Ainsi, quelque barbares que soient ces habitans du midi, leur barbarie ne va pas jusqu’à ignorer ce que c’est qu’un roi.




Suivant l’encyclopédie, on peut, de Kouang-tcheou, aller par mer au royaume de Tchin-la, en dix jours, si l’on est poussé par le vent du nord. Le climat de ce pays n’est jamais froid. Dans les mariages, c’est l’époux qui va demeurer dans la maison de sa femme. Quand une fille a atteint sa neuvième année, on invite un prêtre à venir réciter les prières et pratiquer les cérémonies prescrites par la loi des Hindous[1]. Le lendemain, la fille se marie, et l’on fait de grandes réjouissances. Les filles se marient toutes dès qu’elles ont atteint dix ans. On coupe les pieds

  1. Deinde virginitatem aufert digito, quo et frontem subindè rubra macula notat ; maculam accipit et mater puellæ. Hoc est quod vacant Li-chi.