Page:Description du royaume du Cambodge, traduction Rémusat.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

besoin de vêtemens, ils gagnent facilement de quoi se nourrir ; ils se marient, bâtissent une maison, se procurent aisément les meubles nécessaires, et font du commerce ; aussi beaucoup de déserteurs se réfugient-ils en ce pays.

De la cavalerie.


Les cavaliers vont le corps et les pieds nus ; ils tiennent de la main droite une lance, et de la main gauche un bouclier ; du reste, ils ne connoissent pas l’usage des arcs, des flèches, des pierriers, des cuirasses, des casques, etc. J’ai ouï dire que quand ils font la guerre aux Siamois, ils forcent le peuple à s’armer ; du reste, ils n’entendent rien aux préparatifs ni aux combinaisons de la guerre.

Du cortége du roi dans les promenades.


J’ai appris que le prédécesseur du roi régnant étant mort, on prit les précautions pour empêcher les malheurs qui auroient pu arriver. Le nouveau roi étoit le gendre de son prédécesseur ; il avoit fait son occupation des armes. Le père de la princesse aimoit tendrement sa fille ; celle-ci déroba secrètement l’épée d’or, et se rendit près de son mari ; le propre fils du roi, qui se trouvoit frustré de la succession, voulut lever des troupes ;