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qu'il devint amoureux d’Aréthuse, qui se plaisait aussi à la chasse, mais Aréthuse ne voulant pas se marier, traversa, dit-on, la mer, et passa dans l'île nommée Ortygie ou Syracuse, où elle fut changée en fontaine. Alphée fut aussi changé en fleuve, à cause de l'excès de son amour.

Quant à ce qu'on ajoute, que l'Alphée, traversant la mer, va dans l'île d'Ortygie mêler ses eaux avec celles d'Aréthuse, je ne vois pas pourquoi je refuserais de le croire, sachant que le Dieu de Delphes est d'accord, en ce point, avec les Éléens ; car il disait à Archius de Corinthe, en l'envoyant fonder Syracuse : Au-dessus de la Trinacie est une certaine Ortygie, où l'Alphée sort de terre pour mêler ses eaux à celles de la belle Aréthuse. Je suis donc persuadé, d'après cet oracle, que les eaux de l'Alphée, se mêlent aux eaux d'Aréthuse; et je crois ce qu'on raconte de l'amour de ce fleuve.

Tous les Grecs et les Égyptiens qui ont été en Éthiopie, dans l'île de Méroé, au-dessus de Sizène, disent, que le Nil entre dans un lac, le traverse comme si c'était un champ, et que prenant son cours dans la basse Éthiopie et l'Égypte, il va se rendre par la mer vers Pharos. J'ai vu moi-même dans le pays des Hébreux, un certain