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ÉLIDE, Ch. XXVII.

l’art de quelque magicien qui est la cause de ce qui arrive à ce cheval.

Quant à la grandeur et à la forme, il est au-dessous de beaucoup de chevaux qu’on voit dans l’Altis ; de plus sa queue est coupée, ce qui le rend encore plus hideux ; cependant les chevaux entiers, non seulement au printemps, mais encore dans toutes les saisons de l’année, en sont tellement épris, que brisant tous leur lien et s’échappant des mains de ceux qui les conduisent, ils courent dans l’Altis et sautent sur ce cheval avec beaucoup plus d’ardeur qu’ils ne le feroient sur la jument vivante la plus belle et la plus accoutumée à être saillie ; leurs pieds glissent sur le bronze, et cependant ils ne se rebutent pas, ils frémissent plus fort, et sautent avec encore plus d’impétuosité, jusqu’à ce qu’on soit parvenu à les en arracher à coups de fouet et avec la plus grande peine : il n’y a pas d’autre moyen de leur faire quitter ce bronze.

J’ai vu dans la Lydie un autre prodige d’une espèce différente, mais qui tient également à l’art des magiciens. Il y a chez les Lydiens surnommés Persiques, deux temples, l’un à Hiérocésarée, l’autre à Hypæpes. Dans chacun de ces temples est une chapelle, et dans cette chapelle un autel sur lequel il y a de la cendre qui ne ressemble point pour la couleur à la cendre ordinaire.

Un mage entre dans cette chapelle ; après avoir arrangé du bois sec sur l’autel