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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

des auteurs graves[1] paraissent cependant leur avoir imputé. On retrouve encore aujourd’hui, chez les peuples de l’Orient, les traces de l’antique usage où l’on était de mutiler les corps des ennemis morts au combat, dans l’habitude où sont les sujets de la Porte ottomane d’envoyer à Constantinople les têtes des ennemis tués sur le champ de bataille.

La seconde rangée de prisonniers ne diffère en rien de la première, si ce n’est pourtant que les captifs, toujours conduits par un Égyptien, au lieu d’y être distribués trois par trois, ne le sont que deux par deux. Viennent ensuite immédiatement celui qui enregistre et celui qui compte les mains, dont le nombre est ici de vingt-cinq. Dans la dernière rangée, les prisonniers sont conduits de nouveau trois par trois : ils ont les mains et les bras liés dans des positions plus ou moins gênantes ; et les mains coupées dont on fait le compte, ne sont qu’au nombre de vingt.

Toutes ces figures sculptées sont revêtues de couleurs vives et brillantes, qui ont été copiées avec un soin scrupuleux par notre collègue M. Redouté. Les chairs sont peintes d’une couleur rouge foncée. Les vêtemens des Égyptiens sont d’une étoffe rayée alternativement de blanc et d’un rouge très-léger : les cordons qui nouent la jupe au-dessus des reins, sont peints en bleu. On peut remarquer que les arcs des Égyptiens sont peints en vert : faut-il en conclure qu’ils étaient de cuivre mêlé

  1. Diodore de Sicile. Voyez la section ii du livre Ier de son Histoire ; voyez aussi ce que nous disons à ce sujet dans la description du tombeau d’Osymandyas, section iii de ce chapitre.