dont les ailes sont déployées. L’architrave pose immédiatement sur les piliers cariatides, et sur le dé qui surmonte les chapiteaux des colonnes : elle est décorée d’une ligne de grands hiéroglyphes taillés en creux, de près de dix à onze centimètres[1] de profondeur ; elle est surmontée d’une corniche où sont sculptées alternativement des légendes hiéroglyphiques et des cannelures. Les colonnes sont d’une proportion massive ; leur diamètre supérieur est de deux mètres[2] ; et si l’on prend pour module la moitié de ce diamètre, on trouve que le fût n’a que six modules. C’est à peu près la proportion des colonnes de l’ordre dorique les moins élégantes. Le fût est conique ; mais son apophyge[3] se termine en courbe rentrante, et est décorée de triangles enchevêtrés les uns dans les autres, qui figurent assez bien la partie inférieure des plantes[4]. La colonne repose sur une base peu élevée, dont le profil est une portion de cercle, et qui est ornée d’hiéroglyphes gravés très-profondément. La forme du chapiteau est celle d’un bouton de lotus[5] qu’on aurait tronqué dans sa partie supérieure ; il n’a pas tout-à-fait deux modules. Il est décoré des ornemens que l’on retrouve presque toujours dans les chapiteaux de ce genre ; savoir, dans sa partie inférieure, de simples traits horizontaux et verticaux qui paraissent représenter
- ↑ Trois pouces six lignes à quatre pouces.
- ↑ Six pieds deux pouces
- ↑ Nous appelons apophyge la partie inférieure du fût de la colonne ; ce mot, dérivé du grec ἀποφεύγω, effugio, convient très-bien à la portion rentrante du fût (voyez les dessins, planch. 4, figur. 3, A., volum. ii).
- ↑ Voyez les pl. 6 et 7 de la Botanique ; voyez aussi ce que nous rapportons de ces imitations dans la Description de Karnak, section viii de ce chapitre.
- ↑ Voyez la planche de la Botanique où est figuré le lotus.