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DE THÈBES. SECTION I.

barbarie des habitans favorisent ces encombremens, et c’est ainsi que disparaissent peu à peu les plus beaux monumens de l’antiquité. L’époque n’est peut-être pas éloignée où il faudra, pour voir la plupart des anciens édifices de l’Égypte, les débarrasser des monceaux de terre qui y auront été accumulés, à peu près comme on débarrasse aujourd’hui des cendres du Vésuve les villes romaines que les éruptions du volcan ont recouvertes.

À l’extrémité de l’une et de l’autre galerie de la cour, dans la façade du second pylône, sont pratiquées les portes d’entrée de deux escaliers qui conduisent à la sommité de l’édifice, et qui ont un mètre soixante-dix centièmes[1] de largeur ; toutes leurs parois sont ornées d’hiéroglyphes.

L’intérieur de la cour du palais est rempli de débris de briques séchées au soleil, dont étaient construites les maisons du village, maintenant ruiné, de Medynet-abou.

Le pylône qui forme le fond de la cour a une porte de trois mètres d’ouverture, dont les chambranles, en granit rouge, sont ornés, ainsi que le linteau, de figures et d’hiéroglyphes gravés en relief dans le creux. Toute sa façade est décorée de ces tableaux religieux et de ces caractères hiéroglyphiques que l’on retrouve partout, et dont la différence ne consiste ici que dans leur grandeur colossale. On y remarque cette figure, très-souvent reproduite dans les monumens, qui paraît jeter des grains d’encens dans une cassolette qu’elle tient au bout d’un manche recourbé ; elle est coiffée d’une grande mitre,

  1. Cinq pieds trois pouces.