Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
69
DE THÈBES. SECTION I.

colonnes d’une proportion lourde et massive. Tous les entre-colonnemens sont inégaux ; mais cette inégalité paraît être, à dessein, partie d'une manière symétrique de part et d’autre de l’entre-colonnement du milieu, qui est le plus large de tous ; peut être aussi n’est-elle que le résultat d’un défaut d’exécution. Deux pilastres peu saillans terminent les deux galeries. Comme les pylônes auxquels elles aboutissent ont leurs paremens inclinés, ces pilastres ont l’avantage de sauver le défaut, qui serait très-choquant, d’un entre-colonnement plus large dans le haut que dans la partie inférieure. Les colonnes sont couronnées de chapiteaux à campanes décorées de triangles curvilignes enchevêtrés les uns dans les autres, et de tiges de lotus avec leurs fleurs ; elles sont surmontées d’un dé carré, orné, sur chacune de ses faces, d’hiéroglyphes creusés profondément. L’architrave, qui est posée dessus, a une ligne de grands hiéroglyphes, parmi lesquels ont remarque des divinités assises et debout, des oiseaux, des vases, des tiges et des fleurs de lotus, et des croix à anse. La grande profondeur de ces sculptures produit un effet qui ne se peut mieux comparer qu’à la vermoulure. On ne remarque point ici le rapport heureux que l’on trouve souvent entre la corniche et l’architrave. Celle-ci, qui a plus du double de la première, paraît lourde. Si l’on prend pour module le demi-diamètre supérieur de la colonne, qui est d’un mètre[1], on trouve que le chapiteau a un peu moins de deux modules, et que la colonne en a un peu plus de six. L’irrégularité de cette colonnade, dont les

  1. Trois pieds un pouce