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DE THÈBES. SECTION I.

bras pour l’attirer à lui, et lui passe la main sous le menton. Le second tableau offre une scène analogue. Ces sculptures ne répondent point au genre gracieux du sujet ; les formes roides du dessin et le défaut de perspective leur ôtent toute espèce de charme.

On voit ailleurs un tableau composé de deux femmes coiffées de lotus, qui paraissent agiter, au-dessus d’un autel, des étendards en forme d’éventails.

Ce pavillon est curieux par sa forme, sa construction, et le détail de ses sculptures. Sa position surtout est heureusement choisie. Rien, en effet, n’est plus magnifique que la vue dont on jouit de la pièce la plus élevée de cet édifice. On voit à l’ouest les montagnes de l’Arabie qui bordent l’horizon ; au nord-ouest, la chaîne libyque où sont creusés, les tombeaux des rois et les hypogées ; à l’est, se développe une plaine immense couverte de verdure après l’inondation : on découvre aussi une partie des monumens pittoresques de Louqsor et de Karnak, et l’on domine sur toutes les ruines de Medynet-abou.

L’édifice était couronné de ces espèces de créneaux[1] que nous n’avons remarqués qu’au-dessus des forteresses représentées dans les bas-reliefs, principalement dans le palais de Karnak et sur les murs du tombeau d’Osymandyas[2].

Nous avons cherché à rassembler ici tout ce qui peut faire bien connaître le monument singulier que nous venons de décrire ; ces tours carrées qui le précèdent, la nature et l’objet de ses sculptures, les trophées dont

  1. Voyez pl. 4, fig. 4, A., vol. II.
  2. Voyez la description du tombeau d’Osymandyas, section III de ce chapitre.