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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

parler, de chapiteaux ; elles sont surmontées d’un dé carré, sur lequel reposent immédiatement les pierres du plafond. Ce sont des supports nécessaires, établis sans prétention et sans art, pour diminuer la portée des pierres ; et les anciens Égyptiens, en y gravant les hiéroglyphes, ont voulu leur imprimer le cachet de leur architecture. L’emploi de ces piliers produit un effet désagréable à la vue, et l’on s’accoutume encore moins à voir des galeries[1] barrées par de pareils supports, surtout lorsqu’ils ne sont point régulièrement et symétriquement disposés, comme il arrive ici ; mais c’est dans ce défaut même de symétrie que l’on reconnaît la nécessité où l’on s’est trouvé de les employer. On s’était aperçu sans doute que les pierres du plafond, trop pesantes, menaçaient de se rompre sous leur propre poids : cet accident a dû se manifester plus particulièrement dans les angles, où les matériaux employés ont des dimensions plus considérables. Il est aussi arrivé qu’au lieu de faire usage d’une seule pierre dans les angles, on en a employé plusieurs de moindre dimension, dont il a été nécessaire de soutenir les extrémités par un point d’appui intermédiaire. Cela nous porte à croire qu’on se sera assujetti, dans la construction de la galerie du temple, à se servir des matériaux qu’on avait sous la main ; car on ne peut supposer que les Égyptiens n’aient point eu la facilité de s’en procurer de grandeur convenable. Nous ne voyons pas toutefois qu’on puisse rendre autrement raison d’un défaut de symétrie aussi choquant.

Les piliers qui forment la façade du temple sont

  1. Voyez pl. 4, fig. 1, A., vol. II.