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DE THÈBES. SECTION I.

D’autres pierres[1], qui nous ont paru être des restes d’architraves, offrent des sculptures représentant des plantes indigènes : elles sont séparées par des médaillons où sont figurées deux divinités du même style que celles dont nous venons de parler. Au croissant qui surmonte la tête de l’une d’elles, on est porté à reconnaître une Diane. Sa coiffure a quelque analogie avec celle des divinités égyptiennes. L’autre figure ne diffère de la première que par les plumes qui surmontent son bonnet. Dans l’intervalle qui sépare les médaillons, on a sculpté, à droite, des fleurs et des boutons de lotus, et à gauche, de grandes fleurs de lotus d’où sortent des boutons et des fruits de cette plante. Il est difficile de ne point reconnaître, dans ces sculptures, l’ouvrage des peuples qui se sont rendus maîtres de l’Égypte, lorsque ce pays, déchu de son ancienne splendeur, et son gouvernement, sans force et sans énergie, passèrent dans des mains étrangères. Il nous paraît très-vraisemblable qu’elles ont été destinées à décorer et à terminer la galerie dont nous avons parlé, et qui pourrait bien n’avoir point été entreprise elle-même dans le beau temps de l’architecture égyptienne.

Le pylône qui forme le mur de fond de la galerie, a trente-sept mètres[2] de longueur ; la porte qui y est pratiquée, s’élève presque à la même hauteur que le reste de l’édifice. Son entablement est d’une proposition massive ; la corniche est décorée de cannelures et d’un globe ailé, accompagné d’ubœus, et brille encore des plus

  1. Voyez pl. 9, fig. 3, A., vol. ii.
  2. Cent treize pieds dix pouces