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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

Au nord-ouest du tombeau d’Osymandyas, dans une gorge formée naturellement dans la montagne libyque, on trouve un petit édifice qui paraît avoir été consacré au culte d’Isis ; il est au milieu d’une enceinte en briques crues, très-bien conservée. Une porte en pierre, d’une belle proportion, y est engagée, et conduit au temple. Ce n’est pas sans éprouver quelque plaisir que l’œil, pour ainsi dire fatigue des grandes masses qu’il vient de contempler, se repose sur un édifice de dimensions peu considérables, dont il peut embrasser à-la-fois toutes les parties. On y voit avec un vif intérêt de riches frises, d’élégantes corniches, sculptées avec goût, et toutes brillantes des plus éclatantes couleurs. Si l’on voulait construire en France un temple égyptien, on ne pourrait en copier un qui offrit plus complétement tout ce que l’architecture égyptienne a de gracieux dans ses détails.

En continuant toujours de parcourir le chemin qui borde le désert, à partir du tombeau d’Osymandyas, on trouve une enceinte en briques crues. L’espace qu’elle renferme est divisé en deux portions inégales par un mur construit en matériaux de même nature. Non loin de là, sur la gauche, est un mamelon séparé de la chaîne libyque, dans lequel les Égyptiens ont creusé une de ces syringes si célèbres dans l’antiquité. C’est un véritable dédale, dans lequel on ne doit pas pénétrer sans prendre quelques précautions. Le grand nombre de couloirs et de salles, les puits verticaux qui conduisent à des appartemens inférieurs, présentent l’aspect d’un lieu destiné à des initiations et à des célébrations de mystères.

Dans le voisinage de cette syringe, on voit une longue