Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 2, Antiquités - Description.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

première cour, et conduit à un superbe péristyle dont les galeries latérales sont formées de colonnes, et dont le fond est terminé par un double rang de galeries soutenues par des colonnes et des piliers cariatides. Ce péristyle offre tout-à-la-fois des restes de toutes les religions pratiquées successivement en Égypte, dans le cours des siècles. Les chrétiens y ont élevé une église où se voient encore de belles colonnes monolithes en granit rouge. Ils ont peint, sur les murs, des saints avec l’auréole autour de la tête. Quelquefois, par de légers changemens, ils ont transformé en saints du christianisme des dieux, des héros où des prêtres de l’ancienne Égypte. Les mahométans, venus ensuite, l’ont destinée à un autre culte ; ils en ont fait une mosquée où tout rappelle encore l’islamisme. Les colonnes qui la décoraient, quoiqu’elles soient d’un seul morceau de granit, et rassemblées en assez grand nombre, ne produisent cependant pas tout l’effet qu’on pourrait en attendre. Elles se feraient remarquer bien davantage, si elles faisaient partie d’un édifice isolé. Elles semblent réunies ici pour contraster avec le péristyle égyptien dans lequel elles sont refermées, ce dont elles rehaussent la grandeur et la noble simplicité.

Un vaste mur d’enceinte, caché en grande partie sous les décombres, renfermait plusieurs édifices dont on aperçoit encore quelques restes. Sans doute beaucoup d’autres monumens, que l’on ne voit plus maintenant, sont contenus dans cet espace.

La chaîne libyque domine tous ces restes d’anciennes constructions : elle n’en est séparée que par une portion