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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

l’on admettrait seraient toujours de la plus grande incertitude, si l’on ne connaissait point d’une manière certaine la hauteur exacte, au-dessus de la plaine inondée, de la butte factice sur laquelle ces monumens auraient été construits ; et c’est ce qu’on ne saura probablement jamais.

Ce qui démontre encore incontestablement l’exhaussement du sol de la vallée de Thèbes, c’est l’inscription grecque[1] que l’on trouve sur le côté sud du piédestal du colosse du nord : elle est enfouie d’environ soixante-cinq centimètres[2]. Qu’on y ajoute encore soixante-cinq autres centimètres pour la hauteur d’un homme qui s’assied par terre pour écrire, ce qui est le moins qu’on puisse supposer, on trouvera un mètre trente centièmes pour l’élévation du sol, depuis l’époque où paraît avoir été gravée cette inscription, qui date du règne de l’empereur Antonin[3] ; car on ne peut croire qu’on a fait fouiller la terre pour graver cette inscription dans l’endroit où on la voit maintenant.

S’il fallait de nouveaux faits pour justifier les conséquences que nous avons tirées relativement à l’exhaussement du sol de la vallée de Thèbes, nous ne serions point embarrassés d’en citer. Nous nous bornerons à ceux que nous avons recueillis dans des lieux peu éloignés de Thèbes. À Esné[4], le pavé du petit temple du nord se trouve maintenant au niveau de la plaine ; celui du grand

  1. Voyez la pl. 22, fig. 1 et 6, A., vol. ii.
  2. Deux pieds.
  3. Voy. l’inscription, planche 22, figure 6, A., vol. ii, et l’interprétation d’une partie de cette inscription, no . ii.
  4. Voyez la Description d’Esné, chap. vii.