c’est celui où sont épars les restes de la ville de Thèbes. Elle présente des objets si nombreux et si inattendus, que la curiosité la plus avide ne peut manquer d’y trouver un aliment sans cesse renaissant, quelque idée qu’on ait pu prendre d’un tel spectacle dans les récits transmis par les écrivains depuis tant de siècles. Pour mettre le lecteur dans la position où nous nous sommes trouvés nous-mêmes au milieu de Thèbes, nous allons faire avec lui une reconnaissance générale de toute la plane, jeter un coup d’œil rapide sur tout ce qui s’offre à ses regards dans le plan topographique[1] que nous mettons sous ses yeux, et tâcher de rendre les impressions vives que la première vue des objets nous a fait éprouver. Nous ferons, dans les sections suivantes, toutes les remarques particulières auxquelles nous avons été conduits par la suite de nos recherches[2].
Les monumens situés sur la rive gauche du fleuve
attirèrent d’abord notre attention. Nous nous établîmes
à el-Aqâlteh ; sa proximité des bords du Nil nous le fit
choisir en quelque sorte pour notre rendez-vous. C’est
de là que nous partions tous les jours, au lever du soleil,
pour nous livrer à des travaux qui, entrepris durant
d’excessives chaleurs, nous eussent paru extrêmement
pénibles dans toute autre circonstance où nous n’aurions
pas été soutenus par l’enthousiasme que nous inspirait
la vue des ruines. Nous éprouvions quelques plaisir à
penser que nous allions transporter dans notre patrie